Il y avait la queue hier matin avant l’ouverture de la bourse aux reptiles, sur le parking de la Rotonde ! Pas de quoi effrayer les passionnés. « C’est comme ça dans toutes les bourses », raconte Manon, 22 ans, de Maubeuge. Elle a fait le déplacement pour acheter de la nourriture, « un peu moins chère qu’au magasin » pour ses huit geckos, ses deux pythons et son morelia viridis – une autre espèce de serpent.
« Mon iguane, c’est mon chat ! Ce n’est pas affectueux mais avec la répétition des gestes, on voit qu’il nous connaît un peu. »
Des serpents, on en trouve à partir de quelques dizaines d’euros mais le prix peut atteindre plusieurs centaines d’euros. « Ça dépend des bêtes, de leur rareté, de leur phase », explique Gilles, éleveur amateur de l’Essonne depuis 20 ans qui a vendu presque dès l’ouverture un python regus femelle. Hop ! dans un sac en tissu, bien noué, pour le transport. « Il ne bougera pas, assure-t-il. Vous pouvez le mettre contre votre ventre, elle aura la chaleur de votre corps ! »
Son nouveau propriétaire est venu d’Amiens et cherche maintenant un petit mâle pour tenir compagnie à son acquisition. Il donnera des nouvelles à Gilles via Facebook. « Je ne vends pas à n’importe qui, souligne l’éleveur. Je préfère ne pas vendre si je ne suis pas sûr que l’animal sera bien. »
« Drôle de hobby »
Pour nourrir ces reptiles, Edmont, de Montélimar, propose des rats, lapins, cochons d’Inde, poussins, souris… tous congelés. Drôle d’étal ! « C’est comme un steak dans un congélateur de grande surface ! compare-t-il. Ce qui fait bizarre, c’est qu’ils sont entiers. » Pattes, queue… tout y est ! « C’est le cycle de la nature. Dans la nature, ils sont mangés vivants et chaque partie apporte quelque chose ! »
« Drôle de hobby ! », avouent Sébastien et Jimmy, des Belges « purement amateurs », fidèles à Béthune depuis des années. « On s’intéresse aux hybrides et on vend ce qu’on ne garde pas. On en a plus d’une centaine à la maison ! Ils ont un cerveau reptilien, ils n’ont pas d’émotion, ce n’est pas comme les chiens ! Après, avec les grands lézards, il y a des échanges, assez légers mais il y a quand même quelque chose. Mon iguane, c’est mon chat ! Il a une pièce pour lui, la loi en Belgique le permet. Ce n’est pas affectueux mais avec la répétition des gestes, on voit qu’ils nous connaissent un peu. Même s’il y a le côté commercial, c’est une grande passion. Quand je tombe sur un nouveau, j’en parle des heures ! » La bourse aux reptiles de Béthune, c’est justement un mélange de connaisseurs et de néophytes. Encore une réussite !